La force du lien
Ici, à la ferme des Clos, comme ailleurs, nous vivons une période nécessitant de l’engagement, de la patience et de l’amour de vivre.
Le problème est la solution diront certains permaculteurs en herbe. Soit ! Le problème on l’a saisi, on en parle dix fois par jour, plus besoin d’en débattre, même invisible, il est là. Nous sortons des confinements intellectuels pour ouvrir collectivement un laboratoire, pour gagner en conscience et agir en confiance. Nous faisons tous partie de la solution, en maximisant nos actions positives et pas seulement en cherchant à minimiser nos actions négatives.
Nous avons partagé nos peurs, nos doutes, nos erreurs, notre scepticisme et nos besoins. Chacun a considéré le vécu de l’autre et nous avons pris nos responsabilités. La crise actuelle est une invitation. Elle nous a permis d’entrer en phase de conception, de créer un bureau d’étude comme une nouvelle entreprise parmi celles existantes déjà ici. Même sans embrassade, même sans réunion avec café chaud, même sans déjeuner à grande tablée, nous sommes en lien, nous sommes toujours reliés. Aucune crainte à avoir, nous ne casserons pas ça de si tôt. Il y a bien trop d’amour ici pour que nos liens s’érodent.
Nos adaptations individuelles et collectives, nos mesures temporaires, nos décisions responsables sont des apprentissages qui nous rendent plus forts. Nous sommes ensemble pour ce lieu, pour le travail, pour des quêtes diverses et toutes honorables, complémentaires et sublimes. Notre action à petite échelle aura un effet papillon : c’est agir ici pour la-bas, c’est agir maintenant pour demain, c’est agir pour moi et pour l’autre.
Le collectif de la ferme vit sans oublier qu’il évolue dans un organisme complexe plus vaste, plus grand que son propre environnement. Il vit en évitant de muter en micro-organisme hermétique qui ne considère pas le tout. Notre résilience réside dans notre adaptation créative, dans la richesse humaine de ce collectif nouveau que nous sommes désormais. Nous ne doute pas de ce « nous ».
Et si nous avons encore peur, n’oublions pas que ‘Le courage c’est quand on a peur, mais qu’on y va quand même !’.